Débriefing : Comme si on ne s’était jamais quittés…

KDM Bathiste

Comme si on ne s’était jamais quittés...

 

Mis à part pour Mat Pokora, une reprise, ce n’est jamais facile. Plus le temps d’arrêt est long, plus la difficulté est importante. Le clap de fin anticipé de la saison dernière nous avait laissé un goût des plus amers et même si le « Restez chez vous » ambiant avait fini par changer certaines habitudes chez bon nombre d’entre nous, les charentaises et bonnets de nuit ont été remisés vendredi soir.

C’était la grande reprise des Béliers de Kemper, équipe fanion de l’UJAP, devant leur public venu en nombre.

Parmi les participants à ces retrouvailles, les objectifs étaient divers. La plupart d’entre nous avait surtout l’espoir d’une belle rencontre, de découvrir la nouvelle mouture de l’équipe et d’une victoire pour clôturer en beauté une des rares sorties post-confinement. D’autres, dont un certain Laurent, relativisaient le résultat de la rencontre. La Leaders Cup n’est pas une priorité. Après des matchs amicaux tronqués, elle sert davantage à préparer le championnat. Il y en avait un autre qui ne voyait probablement que peu d’intérêt dans le résultat final. Appelons le Hamid M. Pour lui, le véritable match se jouait, en tribune, dans l’organisation respectueuse des normes sanitaires. Ce match hors parquet sera peut-être plus décisif que le score au buzzer final.

18h, on peut dire que le match que livre Hamid M. démarre sur les chapeaux de roue. Des bénévoles aux yeux aiguisés scrutent le moindre faux-pas. Inutile d’avoir un porte-voix, dès qu’une personne emprunte un chemin en mauvais sens, un « changez de file » puissant retentit. Un ordre asséné avec force qui pousse Jimmy, seul sur le parquet, à se retourner sur la personne fautive. C’est à ce prix que les consignes seront respectées à la lettre.

19h, ouverture de l’espace Couleur Paysage, quelques partenaires prennent possession des lieux. Là, ça ne rigole pas. Enfin, si, ça rigole, mais on ne le voit pas, masques obligent. Mais, fini de rire, les choses sérieuses commencent. Le grand événement va se dérouler dans quelques minutes.

19h40, La salle s’est remplie alors que je sirotais un jus d’orange dans l’espace Couleur Paysage. Les masques sont bien portés, les joueurs s’échauffent et sont prêts à livrer bataille. Thierry Eon rappelle quelques consignes tandis qu’Hamid M. se ronge les ongles. Ceci est une vraie fake-news, il ne peut pas avec son masque. Vient la présentation des équipes accompagnées par un tonnerre d’applaudissements. Le Préfet du Finistère, assis non loin de moi, y participe activement.

20h, l’entre-deux est donné. Les Nantais vont avoir la première possession du match mais c’est Bathiste qui fait son baptême de salle Gloaguen. Ses cinq points dans les deux premières minutes participent à mettre nos béliers sur de bons rails : avantage 9-2. Nantes rétorque par Forcada à longue distance et parvient à prendre les devants 11-12. Ce sont deux attaques décomplexées qui se rendent coup sur coup. Il faudra durcir la défense pour s’imposer dans cette partie au rythme trop enlevé. Le Nantais Sanchez s’y essaie mais les arbitres lui sifflent une faute antisportive. Quel personnage ce Sanchez qui n’a rien du tripier des Halles de Kemper. Vu d’en haut, mon voisin me fait remarquer que ses baskets ressemblent à s’y méprendre à des claquettes. Je regarde de plus près et n’en crois pas mes yeux. Sanchez joue en claquettes chaussettes. Je nettoie mes lunettes pour enfin me rendre compte que ce sont des baskets. Tout va bien, le match continue. Johan et Rambaut pointent le bout de leurs nez. Hamid regarde de plus prêt… Pas de stress, ce n’est qu’une expression. De toute façon, les joueurs ne sont pas masqués. Les Béliers sont en tête à la fin du premier quart mais de grosses approximations et une baisse d’intensité en défense dans le deuxième vont voir les Nantais repasser devant. Les deux équipes rejoignent les vestiaires sur le score de 36-41.

20h40, c’est la mi-temps. Les joueurs reprennent des forces et se font incendier dans les vestiaires. Les spectateurs aussi doivent reprendre des forces et éteindre l’incendie qui menace dans leurs gosiers à force de trop crier. Direction la buvette extérieure. Première surprise, l’organisation est parfaite et la prise de commande est encore plus rapide que d’habitude. Je partage mon verre avec un habitué des lieux. Il me fait remarquer que l’obligation du port des masques est un complot. C’est Monsire & co, les arbitres, qui en seraient à l’origine pour éviter d’avoir les oreilles qui saignent, une chose fréquente pour lui en Bretagne de l’Ouest. Pfff, il n’est pas à une théorie du complot prêt. En tout cas, ça marche. Personne ne quitte son bout de tissu ou de papier, si ce n’est pour boire une gorgée ou pour fumer une cigarette.

20h55. Un premier buzzer retentit. Il est plus que temps de reprendre place dans la salle. Les réflexes sont pris, le public est très appliqué. Hamid M. est aux anges même si la partie n’est pas encore jouée. Le troisième quart est une souffrance. Les spectateurs suffoquent et manquent d’air. Quelques pointes de nez commencent à apparaître discrètement. Les béliers sur le terrain ne vont pas mieux. Les Nantais ne sont pas au mieux mais accentuent l’écart : 42-53. Les spectateurs réajustent leurs masques, les joueurs réajustent leur basket. David Jackson retrouve l’étincelle et relance son équipe à la faveur d’un 13-2 pour cloturer le troisième quart.

D’une grande sérénité balle en main, Bathiste Tchouaffe et ses collègues nouveaux venus dans l’équipe, Rambaut et Randriamananjara commencent à tresser les lauriers de la victoire. Ce sera David Jackson, comme souvent qui apportera la délivrance finale 72-65. L’équipe reste invaincue depuis plus d’un an à domicile. La dernière défaite ici avait été concédée face à ces même Nantais au même stade de la compétition l’an dernier.

Le match est fini. Mais pas pour tout le monde. Thierry Eon, au micro, explique la marche à suivre pour quitter la salle. Les gradins se vident de manière très ordonnée.

Laurent Foirest a gagné. Ses joueurs sont prêts et l’ont montré. Les joueurs ont gagné. Ils ont remporté le premier derby breton de la saison. Le public a gagné. Il a assisté à un très beau spectacle avec la victoire en prime. Hamid a gagné. L’organisation a été au top.

On se revoit mardi, Thomas Prost et ses coéquipiers de Poitiers débarquent défier nos Béliers. Soyez prêts !

Maouted war-raok !

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